La Bruyère - Les Caractères - Bruxelles, Jean Léonard, 1693 - Édition Censurée avec importante clef manuscrite

EUR 1.400,00 Achat immédiat ou Offre directe, EUR 3,50 Livraison, Garantie client eBay
Vendeur: art_cash ✉️ (957) 100%, Lieu où se trouve: Ivry sur Seine, FR, Lieu de livraison: WORLDWIDE, Numéro de l'objet: 375209595928 LA BRUYÈRE - LES CARACTÈRES - BRUXELLES, JEAN LÉONARD, 1693 - ÉDITION CENSURÉE.

 

::: PAIEMENT SOUS 4 JOURS :::  si vous avez besoin d’un délai supplémentaire, veuillez me contacter svp.

::: Si vous faites une contre-offre,  je vous remercie d'avance d'être raisonnable et de prendre en considération que les frais eBAY (env. 10% du prix total, port compris) sont à ma charge et non à la vôtre.

 

 

LES CARACTÈRES, de LA BRUYÈRE (1645-1696) – Bruxelles, Jean Léonard, 1693

 

Septième édition des Caractères de la Bruyère, corrigée et augmentée, suivant la copie de Paris.

·       Titre complet : Les Caractères de Théophrastes traduits du Grec avec les Caractères ou les Mœurs de ce siècle par Mr. de la Bruyère. Septième édition corrigée et augmentée, suivant la Copie de Paris.

·       in-12 relié (env. 16 H x 10 L cm)

·       (2 ff) + 584 pp. + (5 ff. dont table des matières)

·       Référence  : Tchemerzine, III, 805 | Librairie Camille Souget (Paris 6ème)

 

 

Reliure ancienne (de l’époque ?) – cf. photos n°2 à 6

·       Plein cuir brun

·       Dos à 5 nerfs, titré doré, caissons décorés au fer – décors assez effacés, donc difficiles à décrire .

·       Tranchefiles brodées, un fil (bleu-vert).

 

 

Provenance (photo n°8 )

·       Ex-libris manuscrit de Will(iam) Saltmarsh – écrit à la plume brune sur le titre, au niveau du « avec ».

·       Exlibris manuscrit d’Anne Saltmarsh – écrit à la plume plus foncée en haut de la page de titre .

 

 

Exemplaire correct , avec une reliure usagée et quelques rousseurs, vendu en l’état – cf. photos

·       Reliure  (photos n°2-6 ) : à restaurer – l’ensemble est encore solide mais il y a divers défauts : mors du second plat fendu en haut sur env. 30 mm (photo n°3) , coiffe supérieure arrachée (à refaire, photo n°4 ), coiffe inférieure accidentée avec manque de cuir d’env. 20 mm (photo n°5) , tranchefile inférieure cassée (sans manque), dorures du dos largement effacées, nerfs émoussés, et coins abîmés (photo n°6 ), avec perte de cuir et de carton. Par ailleurs, très importants frottements sur les plats, les tranches et les mors. Cuir sec et friable par endroits.

 

·       Intérieur (photos n°7-24)  : avec de très nombreuses notes marginales manuscrites (cf. ci-dessus).

Ensemble globalement en bon état , avec toutefois quelques rousseurs et taches visibles par endroits : p. 27-48 (photos n°10-11 ), p. 52-56, p. 80-81 (photo n°13 ), p. 114, p. 343, p. 360-372, p. 377-384, p. 566-568, p. 19-21 (une rousseur de 10 mm env.).

 

Par ailleurs, si le papier est particulièrement propre et blanc en début de volume et en fin de volume, c’est nettement moins le cas au milieu, à partir des pages 69-70 (photo n°12 ). À dire vrai, le papier est souvent bruni sur une bonne partie de l’ouvrage. C’est particulièrement le cas de la page 170 à 190.

 

Petit trou sur le texte p. 483-484. Un ou deux cahiers très légèrement déboîtés. Le dernier feuillet blanc, où est recopiée la page 464-465 (photo n°24 ), est déchiré (sans manque).

 

Rare contrefaçon censurée des Caractères publiée du vivant de La Bruyère, en 1693, par l’imprimeur belge Jean Léonard.

 

·       Cet exemplaire se distingue par une très importante clef manuscrite  : on dénombre au moins 350 annotations (photos n°13-23 ), plus ou moins fournies, qui parsèment ainsi les marges de l’ouvrage et donnent au lecteur des clés de lecture, dévoilant les anecdotes, les lieux (Versailles, Vincennes…) ou la vraie identité des personnages dépeints ou brocardés par La Bruyère. Parmi eux : Perrault, Racine (photo n°13 ), Jean-Baptiste Poquelin (Molière ndlr , p. 91), le Cardinal Richelieu (p. 100), Louis XIV (p. 343, photo n°17), etc.

 

Ces annotations semblent toutes avoir été écrites par la même main – notamment par celle qui a écrit Will Saltmarsh sur la page de titre – mais sans garantie. Une chose est sûre : elles sont toutes écrites à la plume brune, en français, à l’exception de deux qui semblent être en anglais (p. 79) ou en franglais (p. 181, photo n°15). La plupart du temps, l’écriture est assez lisible mais parfois l’encre a bavé, ce qui rend l’écriture plus pâteuse et difficile à déchiffrer. Sur certaines, il y a des ratures, comme c’est le cas p. 138-139, p. 188, p. 212-213 (photo n°16), et p. 395. – Je ne saurai dire de quand datent ces annotations / clés, et a fortiori si elles sont contemporaines de La Bruyère et aux premières clés publiées sous forme de liste en 1694 et 1696 .

 

·       Cette édition censurée des Caractères reprend en fait la septième édition officielle de l’ouvrage, datant de 1692, qui comprenait alors 77 nouveaux caractères et dont 9 autres étaient augmentés.

À un détail près toutefois, et pas des moindres : plusieurs passages (p. 180, 455-458 et 463-464-465) ont été sciemment tronqués (p. 180, photo n°13), caviardés, biffés (p. 456-457, photos n°19-21 ), voire déchirés (p. 463-464, photo n°21 ) par l’imprimeur belge qui les jugeait trop favorables à Louis XIV (1637-1715) ou trop critiques à l’endroit de ses adversaires.

La raison en est simple. Parmi les adversaires de Louis XIV, il y avait Guillaume III d’Orange-Nassau (1650-1702), roi d’Angleterre depuis 1689, et la Ligue des Augsbourg. Pendant près de dix ans, de 1688 à 1697, Louis XIV fut en guerre contre cette large coalition européenne qui comprenait alors les Provinces-Unies des Pays-Bas, l’Angleterre, l’Écosse (jusqu’en 1691), le Saint-Empire romain germanique, la Savoie, l’Espagne et le Portugal. C’est ce qu’on appela la guerre de la Ligue des Augsbourg, connue aussi sous d’autres noms, tels que la guerre des Neuf Ans, la guerre de la Succession palatine ou encore la guerre de la Grande Alliance.

 

·       Ces censures de l’imprimeur en raison de la guerre de la Ligue des Ausbourg entraînent deux interruptions dans la pagination : p. 456-459 et p. 462-465 (photos n°18 à 21 ). Si la première est plus ou moins masquée – l'imprimeur a doublé le feuillet précédent (p. 455-456) en se contentant de changer les folios –, la deuxième ne l’est pas, vu que la page 463-464 est arrachée. Alors que, dans le premier cas, pages 456-459, le texte est tronqué et interrompu , ce n’est pas le cas entre la page 462 et 465 où le texte reste continu entre les deux pages. L’interruption du texte ne survient que plus tard, au cours de la page 465, lorsque le texte est alors remplacé par une grande vignette représentant une rose (photo n°21 ).

 

·       Ces deux passages censurés ont été recopiés ultérieurement par les lecteurs / propriétaires de l’ouvrage. On trouve ainsi le passage de la page 456-457 recopié à la main sur la première garde blanche (photos n°7-8). Quant à celui des pages 463-465, il est recopié page 465 (photo n°22) et en fin de volume, sur le privilège du Roi et la dernière garde blanche (photo n°24). Certaines clés sont directement insérées à ces copies manuscrites.

 

Sur ces deux passages recopiés, on retrouve notamment le portrait peu flatteur de Guillaume III, prince d’Orange, nouveau roi d’Angleterre et grand ennemi de Louis XIV. La Bruyère voit en lui un usurpateur sans morale, dépeint en ses termes :

·       p. 455-458 (photos n°7 et 8) : « Un homme dit : « Je passerai la mer, je dépouillerai mon père de son patrimoine, je le chasserai, lui, sa femme, son héritier, de ses terres et de ses États », et comme il l’a dit il l’a fait. Ce qu’il devait appréhender, c’était le ressentiment de plusieurs rois qu’il outrage en la personne d’un seul roi (…) »

 

·       p. 462-465 (photos n°22 et 24)  : « Vous avez surtout un homme pâle et livide (Le Prince d’Orange, ndlr) qui n’a pas sur soi dix onces de chair et que l’on croirait jeter à terre du moindre souffle ; il fait néanmoins plus de bruit que quatre autres et met tout en combustion : il vient de pêcher en eau trouble une île entière : ailleurs, à la vérité, il est battu & poursuivi mais il se trouve par les maisons, et ne veut écouter ni paix ni trêve. Il a montré de bonne heure ce qu’il savait faire ; il a mordu le sein de sa nourrice (La Hollande, ndlr) : elle en est morte, la pauvre femme ; je m’entends, il suffit. En un mot il était né sujet, et il ne l’est plus ; au contraire il est le maître, et ceux qu’il a domptés et mis sous le joug vont à la charrue et labourent de bon courage (…) »

 

·       On trouve également sur le premier contreplat tout un paragraphe recopié à la main (photo n°7 ). Il est indiqué qu’il s’agit de la page 189. Toutefois, c’est probablement une erreur. Il s’agirait plutôt d’un passage tronqué de la page 180 qui est annotée d’une croix manuscrite (photo n°15 ).

Ledit passage fait référence à une aventure qui serait arrivée à M. Robert Châtillon, conseiller au Châtelet. Il s’agit en fait du portrait d’un « baratineur » nommé Arrias qui  « a tout lu, a tout vu ; c’est un homme universel, et il se donne pour tel : il aime mieux mentir que de se taire ou de paraître ignorer quelque chose. (…) Quelqu’un se hasarde de le contredire, et lui prouve nettement qu’il dit des choses qui ne sont pas vraies. Arrias ne se trouble point, prend feu au contraire contre l’interrupteur : « Je n’avance, lui dit-il, je raconte rien que je ne sache d’original : je l’ai appris de Sethon, ambassadeur de France dans cette cour, revenu à Paris depuis quelques jours, que je connais familièrement, que j’ai fort interrogé, et qui ne m’a caché aucune circonstance. » Il reprenait le fil de sa narration avec plus de confiance qu’il ne l’avait commencée, lorsque l’un des conviés lui dit : « C’est Sethon à qui vous parlez, lui-même, et qui arrive de son ambassade. ».

 

   

 

::::::   INSTRUCTIONS

 

 

·       Paiement  : attendu sous quatre jours ; passé ce délai, un litige auprès d’eBay pourra être ouvert. Si vous avez besoin d’un délai supplémentaire, je vous remercie d’avance de m’en avertir.

·       Envoi / livraison  :  à domicile par Colissimo ou en points relais via Colissimo , Mondial Relay , Shop2Shop ou Relais Colis .  Quel que soit l’envoi, suivi obligatoire .  Assurance complémentaire ad valorem à vos frais (1 € par tranche de 100 € assurés).

 

:::::: INTERNATIONAL BIDDERS

 

·       If you have any questions, just… contact me & ask – in English, German or French.

·       Shipping cost:  Please contact me for a shipping quote before bidding.

·       Thank you for looking, and happy bidding

 

 

::::::: PLUS D’INFOS SUR LES ARTISTES

 

Pour plus d’informations sur LA BRUYÈRE (1645-1696) et son œuvre :

·     Dossier sur La Bruyère – © Gallica / BnF, collection Les Essentiels Littérature

·     BAYARD, Daniel. Les Caractères de La Bruyère, une idée de collection… Tableau synthétique d’identification des éditions originales chez Estienne Michallet – in : bibliophilie.com , 5 février 2018

·     DUCIMETIÈRE, Nicolas. Pour entrer dans les Caractères, prenez les clefs… – in: Mélanges tirés d’une petite bibliothèque , 1er février 2016

·     HUGONNARD-ROCHE, Bertand. Les premières éditions des Caractères de La Bruyère avec la cled manuscrite – in : Le Bibliomane Moderne , 8 janvier 2012

·     CLAUDIN, A. Bibliographie des éditions originales d'auteurs français composant la bibliothèque de feu M. A. Rochebilière – Paris, Claudin, 1882, pp. 318 à 348.

 

Issu d’une famille bourgeoise aisée parisienne, Jean de La Bruyère est un écrivain français du XVIIe, représentant d’une morale chrétienne qui, dans la lignée d’Érasme, met le comique au service de la dénonciation des comportements égoïstes. Si, à son époque, il fut moins connu qu'un La Fontaine, Perrault ou autre, il passa toutefois à la postérité grâce à ses  Caractères (1688), qui fut la seule œuvre qu’il n’ait jamais publiée de son vivant. Débutée en 1670 et publiée pour la première fois en 1688, cette œuvre majeure de la littérature française connut pas moins de neuf éditions officielles – toutes éditées chez Michallet –, dont huit publiées du vivant de La Bruyère (1688, 1689, 1690, 1681, 1682 et 1694) et une parue quelques jours après sa mort (1696). À chaque réédition de l’ouvrage, La Bruyère revoyait son texte, le corrigeait, l’augmentait. Ainsi, si la toute première édition de 1688, parue anonymement, comprenait 418 caractères, celle de 1694 – la toute dernière parue du vivant de La Bruyère – en contenait 1120. L’ouvrage fut longtemps au cœur de la querelle entre Anciens (/ Classiques) et Modernes qui agita le monde littéraire à la fin du XVIIe. Si La Bruyère, moraliste chrétien, plutôt conservateur, se rangeait clairement du côté des Anciens, ses Caractères sont finalement beaucoup plus ambigus que cela sur le sujet : certes, La Bruyère se réfère à un grec ancien, Théophraste, pour introduire et légitimer son propos mais, au fur et à mesure des différentes rééditions de l’ouvrage, il y réduira comme peau de chagrin la part faite aux Anciens au profit des Modernes qu’il ne se prive pas pour autant de brocarder.

Avant de se lancer en littérature, La Bruyère fait des études de droit à Orléans. Diplômé en 1665, il accède au barreau de Paris mais n’y plaide que très peu, préfèrant vivoter et attendre la rente de son oncle qui l’a en partie élevé. Celle-ci lui permet en 1673 d’acheter une charge de trésorier général au bureau des finances de la généralité de Caen, qui lui procure un revenu et un titre de noblesse, sans qu’il n’ait vraiment besoin de se rendre là-bas. Quelques années plus tard toutefois, en 1679, il se retrouve ruiné après avoir été volé, et se voit obligé de trouver un emploi. Il se fait alors embaucher comme précepteur chez le marquis de Soyecourt. Recommandé par Bossuet (1627-1704), il devient par la suite, en 1685, le précepteur du petit-fils du Grand Condé (1621-1686), le jeune duc de Bourbon (1668-1710), et de son épouse, Mademoiselle de Nantes (1673-1743), fille naturelle de Louis XIV (1638-1715) et de Madame de Montespan (1640-1707). À la mort du Grand Condé en 1686, La  Bruyère prend en charge la bibliothèque du jeune duc, devenu duc d’Enghien. Une position privilégiée, à mi-chemin entre le domestique et le gentilhomme, qui lui permettra d’observer de très près la haute société de son époque et d’alimenter ainsi ses Caractères dont il publiera la première mouture en 1687-1688. En 1693, malgré son conservatisme, il finit par se faire élire à l’Académie française qui est pourtant un repère de Modernes, à l’instar de leur chef de file, Charles Perrault (1628-1703). Un tantinet provocateur, il y prononce un discours d’investiture particulièrement virulent à l’encontre des Modernes, faisant l’éloge des Anciens comme Bossuet, Boileau, La Fontaine et Racine. Ce discours sera par la suite inséré dans la huitième mouture de ses Caractères , publiée en 1694. Bien que ses Caractères  aient été un réel bestseller à son époque, maintes fois réédités, La Bruyère n’en tira aucune fortune, ses droits étant reversés à son éditeur, Michallet. Il mourra donc pauvre, sans le sou, deux ans plus tard, en 1696, des suites d’un accident vasculaire cérébral.

  • Condition: cf. les photos et la description ci-dessous
  • Auteur: Jean de la Bruyère (1645-1696)
  • Date de publication: 1693
  • Objet modifié: Non
  • Poids: env. 420 g (sans emballage)
  • Reliure: Relié
  • Langue: Français
  • Époque: XVIIe, 17ème siècle
  • Lieu de publication: Bruxelles (Belgique)
  • Sujet: Littérature française, morale chrétienne, Anciens vs Modernes

PicClick Insights - La Bruyère - Les Caractères - Bruxelles, Jean Léonard, 1693 - Édition Censurée PicClick Exclusif

  •  Popularité - 1 personne suit la vente, 0.0 de nouvelles personnes suivent la vente par jour, 65 days for sale on eBay. Nombre normal suivi. 0 vendu, 1 disponible.
  •  Meilleur Prix -
  •  Vendeur - 957+ articles vendu. 0% évaluations négative. Grand vendeur avec la très bonne rétroaction positive et plus de 50 cotes.

Les Gens ont Aussi Aimé PicClick Exclusif